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Dévoluy - juin 2008

 

Voilà un week-end "montagne" qui s'est décidé à l'improviste : ayant quelques jours de congés et devant le beau temps enfin annoncé pour ce premier week-end d'été, j'ai voulu enfin découvrir le Dévoluy dont j'ai souvent entendu parler comme un espace grandiose et sauvage... La formule était mixte : la première nuit en bivouac et les deux suivantes en gîte.

* Samedi 21 : lever à 4h30, départ à 5h15... Arrivée sans encombres vers 11h30 au niveau de Chichilianne. A partir de là j'ai découvert les plaisirs de la N75 jusqu'au col de la Croix Haute, à 15 kmh dans un convoi sans fin créé sans doute par quelque poids lourd...

Arrivé enfin à La Jarjatte, mon point de départ, je suis monté au col de la Croix, d'où l'on a déjà une belle vue sur les crêtes du Dévoluy et notamment celles du Lauzon jusqu'au Grand Ferrand où je comptais bivouaquer au mieux le soir. En poursuivant la montée je suis arrivé au lac du Lauzon, dominé par des strates rocheuses impressionnantes. Il y avait pas mal de monde en train de redescendre (et un peu partout d'ailleurs : même deux personnes tout en haut de la Tête du Lauzon en train de désescalader dans je ne sais trop quel but), mais avec mon sac de bivouac bien chargé, j'étais bien le seul à poursuivre... Je suis ainsi arrivé dans le vallon Pierra, entouré de crêtes herbeuses sympathiques et vu le beau temps, j'ai installé le bivouac à un petit col sur la crête à 2302m juste en dessous de la Tête de Vallon Pierra (2516m). L'endroit est finalement assez contrasté, avec les vallons côté est plutôt herbeux et gentils alors que le versant ouest est très austère et impressionnant... A cette vue j'ai vite abandonné l'idée d'aller faire l'une ou l'autre des randonnées proposées par Pascal Sombardier sur ce versant (il aurait fallu me payer cher pour passer de l'autre côté de la crête entre le Ferrand et la Tête de Vallon Pierra pour gagner la sortie des Charances par exemple)...

Au coucher du soleil je suis monté à la Tête de Vallon Pierra, pas mal plus haut finalement, et j'ai ainsi profité des belles lueurs du soir. Il y avait plein de mouches, j'ai bien cru que l'une d'elles allait finir par entrer dans l'appareil photo en profitant d'un changement d'objectif ! Le coucher de soleil en lui-même était un peu décevant d'ailleurs, avec des couleurs un peu palottes... Je m'étais bien amusé en regardant des photos de Guillaume Laget à cet endroit où il expliquait les nombreuses tentatives avant d'avoir LA bonne photo ! Donc par rapport à ce que je rapporte je pourrais dire qu'il manque un personnage sur l'arête, qu'il ne faudrait pas les vieux névés, ni le nuage qui cache le sommet, que la lumière devrait être plus rouge et enfin que le soleil couchant éclaire encore la face sud : il faudra revenir à une autre date que le 21 juin...

En route : dès le départ on voit sur la gauche les crêtes où il faudra bivouaquer le soir.

Le Grand Ferrand apparaît au col de la Croix.

On voit les crêtes où je vais bivouaquer le soir (mais rassurez-vous : en arrivant de l'autre côté).

Rapidement des cumulus apparaissent créant des jeux d'ombre et de lumière...

Les crêtes assez impressionnantes qui dominent le lac du Lauzon.

Avec des personnes en train de bidouiller en haut des crêtes (juste sur la gauche de la grosse pointe à droite sur la photo ci-dessus).

Le lac du Lauzon avec le Rocher Rond au fond.

Le Vallon Pierra et sa Tête à droite.

Le soir tombe : il y aura une belle vue de ce bivouac.

La Tête des Vachères.

Le Grand Ferrand vu de la Tête de Vallon Pierra.

Le soleil se couche, juste derrière le Mont Aiguille.

* Dimanche 22 : solstice d'été oblige, même là j'ai du régler le réveil à 5 heures pour aller voir le lever de soleil en haut de la Tête de Vallon Pierra. Je n'étais pas en grande forme et cela m'a paru bien longuet pour arriver là-haut ! En arrivant je suis tombé sur un chamois presque au sommet de la Tête (je ne vois pas bien ce qu'il pouvait brouter là d'ailleurs, il était peut-être juste venu pour se faire réchauffer plus vite par le soleil) ... Cette fois c'était beaucoup plus agréable : l'absence de nuages, à défaut de faire de belles illuminations dans le ciel, a offert une belle lumière vive et "tranchante" ! J'y suis resté un bon moment, avant de redescendre et faire le tour des crêtes jusqu'à la Tête du Lauzon. L'heure tournait et je me suis demandé "maintenant qu'est ce que je fais ?" J'avais envie d'aller en haut du Grand Ferrand (je n'essayerais pas plus dur mais là je pense que ça passait pas mal du tout) mais n'étant pas en forme olympique, je voulais être astucieux... Donc soit je laissais le sac à dos où il était et je faisais vite l'aller retour en repassant par la Tête de Vallon Pierra, mais je n'avais vraiment pas envie de la refaire une troisième fois d'affilée, soit je redescendais le Vallon Pierra, reprenais de l'eau, puis je continuais sans sac à partir du col de Charnier, l'inconvénient étant alors que je perdais mes 200m de dénivelée sur la crête où j'étais déjà... Il était déjà plus de 9h et voyant des groupes qui débouchaient du col de Charnier et montaient directement à la Tête de Vallon Pierra par le pierrier, j'ai eu une idée lumineuse "je n'ai qu'à suivre la courbe de niveau depuis mon col en contournant la Tête puis je récupérerai le sentier de la voie nomale en le croisant"... Donc sitôt la tente pliée et le sac rangé, j'y vais avec juste l'appareil photo en bandoulière : l'idée étant de ne pas traîner... Une fois arrivé au sud est de la Tête, j'en avais franchement marre : sentiment de ne pas avancer, pierrier casse pied et beaucoup de temps perdu ! Voyant déjà le groupe en haut de la Tête je me suis dit "tant pis le mieux c'est d'y remonter"... Alors hop, en route vers la Tête par le pierrier... J'ai fini par y arriver mais complètement exténué et assoiffé : je ne me voyais pas affronter à la suite le pierrier du Ferrand, sous la première barre rocheuse, qui avait l'air aussi bien rébarbatif ! Donc la décision s'est imposée "zut allez je ne suis pas un bidasse, on redescend boire un coup et tant pis pour le Ferrand". N'ayant plus trop de but, j'ai traîné sur la crête, pique-niqué puis je suis allé faire un tour sur la voie normale à partir du col de Charnier et j'étais bien déçu : le Ferrand ne paraissait pas très loin quand même... Mais bon l'heure avait avancé et je me sentais bien crevé : en route pour la descente. La fin de la descente m'a paru vraiment pénible : les sangles du sac me broyaient les épaules, je crevais de chaud et j'avais le sentiment d'avoir grillé la journée, surtout qu'en partant j'avais vu que le beau temps serait sans doute terminé lundi. Je ne rêvais plus que de ça : poser le sac, prendre une douche et traîner en touriste au gîte en sirotant une bière fraîche... Enfin je suis arrivé à la voiture et j'ai pu revenir au gîte accomplir mes rêves... Je ne me doutais pas encore de la journée du lendemain qui allait tout rattrapper !

Il est 5 heures, le Dévoluy s'éveille...

J'arrive presque au sommet de la Tête de Vallon Pierra, où un chamois batifole.

Ca y est le soleil se lève !

Les crêtes autour de la Jarjatte.

L'ombre de la Tête de Vallon Pierra projetée sur la brume matinale.

Le Rocher Rond et les crêtes du vallon des Aiguilles.

Vers l'est.

La Tête du Lauzon s'éclaire.

Le sommet de la Tête de Vallon Pierra.

Le jour continue à se lever.

La Tête du Lauzon.

Ca y est mon bivouac aussi est passé au soleil.

La Jarjatte vue des crêtes.

Me revoilà encore en haut de la Tête de Vallon Pierra, et tant pis je n'irai pas en haut du Ferrand !

Les premiers du jour sont déjà presque en haut d'ailleurs.

Des vautours fauves survolent le coin alors que je mange à proximité du col de Charnier (attirés par le nom de l'endroit ??)

Tant pis je redescends : on voit les crêtes de Lauzon au centre et la Tête de Vallon Pierra à droite.

Ah oui ça mérite une photo : dans ce pays ils n'aiment pas les panneaux, ils sont tous comme ça...

Depuis le gîte de la Jarjatte, le soir tombe sur les sommets environnants.

La Tête des Vachères.

Les aiguilles de la Jarjatte.

* Lundi 23 : pour la destination du jour n'ayant pas envie de faire de la voiture, j'ai finalement opté pour le col des Aiguilles et le Haut Bouffet qui paraissait pas trop fatiguant et remarquable en même temps. En en discutant avec Jean-Marc Jacquet au gîte de la Jarjatte le dimanche soir, il me dit "si tu as des jambes tu peux aussi monter à la crête de la Rama c'est très beau"... N'ayant plus de jambes à ce moment là, je n'ai pas creusé la question. Le soir quand même j'ai regardé le topo du livre de Pascal Sombardier sur cette crête et j'ai pris la page correspondante en poche, au cas où...

Puis je suis parti tranquillement le matin vers 9h et j'ai vite senti que cette fois j'étais plus en forme : était ce le saumon du Buëch du gîte de la veille, ou la bonne nuit, ou les chaussures légères plutôt que celles de grande randonnée, ou le sac à dos léger, ou même peut-être un effet d'acclimatation même si nous ne sommes pas dans le Mont Blanc ? Je n'en sais rien mais j'avais l'impression de voler par rapport aux deux derniers jours. En montant dans la forêt je suis tombé sur un chevreuil qui a aboyé un bon moment : c'est assez étonnant ! Je suis arrivé au col assez facilement du coup (la partie finale en est d'ailleurs étonnante et austère mais sans le côté "frissonnant" du versant ouest du Ferrand). Le ciel restait magnifique et j'avais le temps donc plutôt que de me contenter du Haut Bouffet j'ai continué vers le vallon et c'était vraiment un enchantement : un petit ruisseau suit le chemin, c'est apaisant à souhait, notamment sur un point qu'aucune photo ne peut transmettre : la mélodie douce et rafraîchissante du torrent ! Mon idée était alors d'essayer de monter sur la crête comme l'indiquait Pascal dans le topo, mais en évitant si possible de redescendre le GR jusqu'à la cabane de la Rama ce qui faisait perdre beaucoup de dénivellée. Au vu de la carte, j'espérais passer par des pentes herbeuses jusqu'au chourum des aiguilles, puis au point 1833 et finir de là la montée indiquée dans le topo.

En continuant la descente, j'ai fini par dépasser une croupe (Serre Long) qui barrait la vue de la crête. En voyant celle-ci, le pierrier mentionné dans le topo pour la descente m'a paru remontable et plutôt "moins pire" que celui de la Tête de Vallon Pierra donc hop je suis parti, en suivant au mieux les passages herbeux assez nombreux finalement. A mon grand étonnement, je me suis retrouvé très vite à mi pente et pas trop fatigué en plus ! Le pierrier n'est d'ailleurs pas si désagréable (pas trop la sensation de "un pas en avant deux pas en arrière"), et puis dans le coin ils émettent tous une sonorité presque cristalline, pas désagréable ! Pour finir il ne restait plus que des pierriers donc j'ai préféré partir à droite sur un replat herbeux qui finissait sur une croupe herbeuse qui menait directement au point 2378 sur la carte. Vraiment pas de problème : il suffisait de suivre le petit escalier en touffes d'herbe... Arrivé juste sous la crête, il y avait le choix : soit partir vers la crête à gauche qui était selon le topo impressionnante mais facile ou partir à droite avec un passage délicat mais ensuite une crête facile... Je me suis dit que vers la gauche, ce serait vite fini et en plus, je dois avouer que la crête me semblait en effet terriblement impressionnante et exposée, au moins dans la remontée vers le point 2397... Donc ça m'a décidé à aller vers la droite : il fallait mettre un peu les mains mais vraiment avec d'excellentes prises et sans grand danger en cas de chute. Arrivé sur la crête j'ai eu le souffle coupé : c'est bête mais j'en aurais presque pleuré, l'endroit était vraiment magnifique : SUPERBE ! C'était peut être tout simplement le fait des incertitudes pour arriver là, je ne sais pas mais bon je suis resté scotché un moment ; j'ai pris plein de photos, toutes les mêmes très vite mais bon tant pis dès que je regardais à côté ça me paraissait à nouveau extraordinaire et hop clic clac ! La crête se poursuit très bien, presque à plat et c'est vraiment fantastique : hélas les photos ne peuvent pas rendre l'ambiance... La crête a fini par redescendre à un petit col à 2239m : il était plus de 14h et comme on y sentait moins le vent, j'ai pique-niqué là. Théoriquement il fallait redescendre mais bon vraiment je ne pouvais pas encore et j'ai continué sur les quelques petites pointes suivantes : j'aurais bien fini jusqu'au Rocher Rond si j'avais pu ! D'ailleurs je dois faire là un aparté : ce Rocher Rond m'a semblé bien remarquable et j'ai été étonné que Pascal ne l'ai pas décrit dans son bouquin sur la région : trop dur ou peu intéressant finalement ?

Bon finalement, j'ai donc bien dû quand même commencer à redescendre, et en tirant à droite dans le pierrier j'ai vite trouvé une sente qui menait à un passage herbeux entre une barre rocheuse, et cela permettait d'atteindre un autre pierrier à redescendre. Je pensais alors être revenu dans le vallon des Aiguilles mais en fait non, il fallait encore descendre quelques pentes herbeuses. Le retour dans le vallon était encore plus enchanteur qu'au départ : là c'était tout plat, fleuri, avec toujours ce délicieux ruisseau avec ses méandres, sa belle eau claire et sa mélodie. J'ai mis les pieds en trempette et les seules personnes de la journée sont passées : qu'est ce que l'endroit était calme, surtout avec ce ciel encore tout bleu : vraiment une image du Paradis quoi ! J'ai fini par repartir tranquillement, puis peu avant le col des Aiguilles j'ai obliqué pour monter à l'aiguille du Haut Bouffet, assez étonnante et amusante en effet !

En redescendant il était environ 19h donc j'ai dîné juste sous le col alors que l'ombre envahissait le vallon, et vue de là la crête montée le matin paraissait très impressionnante comme quoi les jeux de perspective sont étonnants ! Je suis revenu au gîte au coucher du soleil, fatigué mais heureux, avec le sentiment, sans exagérer je crois, d'avoir fait la plus belle randonnée de ma vie ! Il me reste juste à redire un grand merci à Jean-Marc pour l'idée de monter là-haut et à Pascal pour le topo clair de l'endroit !

Il est temps de partir ! Chamousset, sur la droite du cirque.

Le Roc de Garnesier.

Du col des Aiguilles : le beau vallon s'ouvre derrière.

La crête de la Rama, je suis monté par la crête herbeuse sur la pointe de droite.

A l'arrivée en haut, la crête à gauche est inquiétante...

Alors qu'à droite ça ne semble pas bien dangereux même s'il faut mettre les mains.

Ca y est je suis sur la crête : c'est superbe ! Il n'y a plus qu'à la suivre tranquillement.

Les sommets de Garnesier à droite, le Haut Bouffet (à droite aussi mais herbeux et bien plus petit).

La crête.

Un beau petit col pour pique-niquer.

Toujours la crête : difficile de partir !

La vue de la crête vers le sud, d'où je viens.

Allez il faut y aller, je redescends du col.

Encore un dernier pierrier à passer.

On voit toute la crête au fond, où se déroule le parcours.

Le vallon des Aiguilles apparaît : un petit coin de paradis.

Il manque l'essentiel : le bruit du ruisseau !

Allez : le dernier effort du jour pour monter au Haut Bouffet.

Le sentier de montée au Haut Bouffet.

Et la vue du sommet : plongeante !

De l'autre versant : c'est tranquille !

Le Pic de Bure : pierreux aussi !

L'accès à la crête de la Rama : plus impressionnant vu du Haut Bouffet.

Le jour décline : un dernier pique-nique en montagne.

Le Haut Bouffet à la descente du col des Aiguilles : bien différent sous cet angle !

 
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