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Oisans - 24 au 27 juillet 2004

 

Besse - Plateau Emparis - Gros Tet - Pic du Mas de la Grave - col des Prés Nouveaux - Crête des Sauvages - vallon du Ferrand - Clavans - Besse

 

Premier jour

 

Les difficultés ont commencé une bonne semaine avant la randonnée : un site internet météo offrait un abonnement d'essai aux prévisions élargies qui comprenaient notamment la montagne à 10 jours donc je l'avais pris en me disant que ce serait bien utile. Et le temps prévu : un jour ils annonçaient des orages sur l'Oisans, le lendemain juste quelques nuages, puis le lendemain des orages, etc... (je ne l'ai pas précisé mais j'avais déjà eu l'occasion de prendre un orage avec pas mal de foudre dans le Vercors vers 1400m et cela m'a suffisamment impressionné pour ne pas retenter le coup...). A deux jours du départ, alors que je voulais préparer les derniers éléments du tracé, ils annonçaient des orages presque chaque jour et chaque nuit donc finalement, j'ai préparé en catastrophe un itinéraire en Chartreuse où ils n'annonçaient qu'un peu de pluie le premier jour. Et finalement, la veille du départ, changement complet : quelques nuages le premier jour puis beau temps ! Donc nous voilà partis pour l'Oisans.
Nous sommes donc partis le samedi matin, après un réveil à 4h30 départs en vacances obligent !
La route s'est bien passée mais les bouchons ont commencé lors de la traversée de Grenoble puis de Vizille (vallée absolument immonde avec des usines miteuses...) et notamment pour la traversée de Bourg d'Oisans (dans le sens Bourg d'Oisans - Grenoble, il y avait plusieurs heures de bouchons, peut être dues au fait que le temps était médiocre et que les gens préfèraient aller se promener à Grenoble ?). Enfin, nous étions contents d'arriver au village de Besse, juste après Mizoen.
Nous avons mangé rapidement à côté de la voiture sous une petite bruine puis nous avons attaqué la montée vers le plateau Emparis en suivant le GR54 du tour de l'Oisans (on partait de 1550 m et l'objectif était le lac noir à 2500m).

En arrivant sur le plateau à 2300m, il pleuvotait toujours mais rien de dramatique. C'est un beau plateau d'alpage mais très différent du Vercors : là, pas de réserve naturelle mais les voitures qui montent là haut !
Après un dernier raidillon, nous sommes arrivés au bord du lac noir, juste en face de la Meije, du Rateau et de leurs glaciers qui étaient encore pas mal dans les nuages bien que le temps se lève légèrement (heureusement, j'en profitais pleinement puisque j'avais vu des photos auparavant ; Hervé lui ne pouvait qu'imaginer le paysage !!).
Nous avons installé le bivouac en face du lac. Hervé était frigorifié et s'est couché tôt. J'ai alors réalisé qu'il nous manquait encore quelque chose dans les bagages : une flasque de Chartreuse (idéalement avec de la liqueur du 9ème centenaire - ce sera chose faite la prochaine fois). J'ai fait au coucher du soleil une jolie promenade sur le plateau : Edelweiss, beaux points de vue, chamois loins sur les pentes basses de la Meije en face : vraiment très sympa.
Deuxième jour
La nuit fut froide en effet, j'avais lavé mon tshirt et je l'avais mis à pendre sur un hauban de la tente et le matin, il était gelé, je pouvais le mettre à la verticale ! La végétation était givrée également. Lever de soleil encore magnifique, le ciel s'était entièrement dégagé.
Nous sommes alors repartis et descendus légèrement avant de remonter vers le Gros Tet (ou cime du Rachas) à 2600m, en direction du Pic du Mas de la Grave à 3020m, l'objectif du jour que nous pouvions bien voir sur cette crête
ainsi surtout que les Aiguilles d'Arves, absolument magnifiques.
Sur la descente entre le gros Tet et le pic, j'ai été à nouveau pris du mal de genou du mois de mai donc je ne le sentais pas très bien... Du coup, j'ai été réduit à faire tout le reste du parcours en faisant bien doucement pour ne pas forcer sur le genou.
Finalement, après quelques hésitations (est-ce que ça va empirer ou non ?) nous nous sommes quand même décidés à se rapprocher pour voir.
Je me suis alors dit que je ne pourrais pas : contrairement au Grand Veymont, on voit presque toute la montée à faire d'un coup et cela fait beaucoup de caillasse assez raide !
Après un débat déchirant type "on n'abandonne pas son compagnon de cordée en perdition" et après avoir persuadé Hervé que je n'étais pas au seuil de la mort, nous nous sommes décidés pour qu'Hervé tente le coup tout seul pendant que je restais en bas sur l'Agnélé avec les sacs. En suivant sa montée aux jumelles, je me suis dit "c'est pas vrai, il va vite et est presque arrivé" donc je me suis lancé à mon tour. Je l'ai retrouvé un peu avant l'antécime où il a préféré s'arrêter avant l'arête finale.
Cela ne m'a pas paru plus dur que le Veymont et j'ai continué jusqu'au sommet (terrain vraiment lunaire)
en économisant ma jambe et je suis vite redescendu car des nuages pas très éloignés m'inquiétaient un peu.
Finalement, tout s'est bien passé et nous sommes tranquillement redescendus dans un petit vallon au pied du Pic et au bord d'un ruisseau (ruisseau du Rachas) à 2400m où nous avons fait un nouveau bivouac sympa.
J'étais ravi de cette journée épique qui se terminait bien malgré les incertitudes mais quand même, il fallait vouloir aller le chercher, ce sommet de 3000m (désolé pour les alpinistes mais pour moi, c'était une première !).
 
Troisième jour
Nous sommes repartis tranquillement le lendemain par le col des Trente Combes et des vallons complètement perdus mais qui de plus en plus demandaient la traversée de canyons d'érosion au pied du Pic du Mas de la Grave. Certains étaient hauts et raides, le passage en était délicat d'autant plus qu'il n'y avait pas de vrai chemin.
Nous avons mangé sur un petit plateau sympa au bord du ruisseau de l'Agnelin avant de reprendre la montée accidentée vers le chalet de Tirequeue à flanc de la Cime des Torches (ou grand Agnelin).
Peu avant d'arriver au chalet de Tirequeue, un canyon nous posait vraiment problème et sur les indications du berger (mais de loin), nous sommes remontés assez haut par le seul passage semblant possible et on s'est lancé mais j'en frissonne encore : pente de terre érodée le long du canyon nettement plus profond que les précédents... Nous n'étions pas fiers et la sortie, bien que nettement moins effrayante, ne fut pas aisée non plus (enfin, pour ma part, je préfère un véritable à pic sur du bon rocher qu'une pente foireuse sur un sol incertain). Là d'ailleurs, je n'ai vraiment pas compris et j'aurais bien aimé voir des randonneurs du coin (mais hormis le berger, nous n'avons vraiment vu personne de la journée jusqu'au vallon de la Valette) : d'après le topo, ce n'était pas plus difficile que ça alors est-ce qu'on s'est complètement plantés de chemin ou est-ce qu'il y a une technique particulière du type dévaler en courant et hurlant pour ce genre de choses ? Nous sommes tombés dans les bras du berger pour le remercier en arrivant à la bergerie puis nous avons continué par des chemins d'alpage plus classiques
et beaucoup plus sereins jusqu'au vallon de la Valette en Savoie.
Nous avons alors remonté la crête raide du vallon de Sauvage (on n'aurait pas apprécié la redescendre après une pluie!) mais sans vraie difficulté. Idéalement, nous aurions pu couper selon le topo pour arriver presque directement au lac des Quirlies mais nous en avions vraiment marre des canyons donc nous avons poursuivi par le chemin classique (une autre option consistait à prendre l'échine du Praouat mais là encore, entre ma jambe et le parcours de la journée, nous préférions des choses simples d'autant qu'avec nos sacs de 15 kgs, on ne randonne pas comme à la parade !). En redescendant du vallon, nous nous sommes décidés à bivouaquer là et manger avant de monter au lac des Quirlies le soir 200m plus haut, au dessus des cascades qui nous dominaient (très bel endroit mais quel vacarme en revanche!).
Finalement, craignant que le temps ne se dégrade, j'ai préféré lever le camp pour redescendre ce vallon le soir et avoir une étape moins longue le dernier jour. J'ai replié la tente, Hervé est parti chercher de l'eau (de l'eau du glacier : pas très engageante car très trouble et chargée en sédiments). Nous avons alors suivi le GR en suivant ce très joli vallon de montagne au bord du torrent, il fallait franchir quelques affluents sur des passerelles branlantes ce qui nous a valu quelques rigolades et nous nous sommes arrêtés à la tombée de la nuit à 1650m, après une cascade magnifique (cascade du Pont Ferrand).
Quatrième jour
La nuit fut marquée par le bruit de fond du torrent et nous sommes repartis assez tôt pour remonter jusqu'à Besse par des chemins en sous bois.
Nous sommes ainsi repartis vers 11h, nous nous sommes arrêtés à la distillerie de la Grande Chartreuse à Voiron pour faire le plein puis nous sommes arrivés vers 18h30 après une route sans histoires .
 
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