Vercors - mi novembre 2001
Col de Rousset - Pré Peyret - Vallon de la Queyrie - Grand Veymont - Grande Cabane
Les protagonistes
A l'origine, nous sommes une bande d'anciens collègues de cabinet d'expertise-comptable qui, après en avoir bavé au boulot 18h par jour, avons eu envie d'en baver en montagne (il m'arrive de temps à autre d'exagérer un peu).

Il y a d'abord Nicolas, un grand costaud jovial qui, pour nous motiver avant de partir, nous racontait en détail comment les premières expéditions qui l'ont tenté ont échoué en essayant d'atteindre le pôle sud et comment, par voie de conséquence, leurs membres avaient fini morts gelés... Nicolas apprécie d'ailleurs particulièrement d'aller chercher de l'eau à la fontaine à proximité du refuge avec juste une petite carline et cela au petit matin, quand il fait encore bien froid et que tout est encore complètement gelé partout.
Franck, c'est le vrai montagnard-dur-à-cuire-qui-continue-de-grimper-sans-un-mot quand tout le monde est cuit et qui finit par faire la course avec Nicolas pour arriver le premier en haut du sommet du Grand Veymont. D'ailleurs, non content de porter son sac à dos plus lourd que lui avec un gros duvet, une tente, des raquettes et des tas d'autre choses inutiles à cette saison, il pousse le vice jusqu'à porter deux bouteilles de vin rouge dans le sac (pour ma part, tant pis, je les aurais mises dans une Platypus) !!
Et puis voici Marc, qui après m'avoir appris en quoi consiste le travail de comptable, est devenu mon maître à penser grâce à des maximes quotidiennes dont il nous faisait généreusement don. On reconnaît d'ailleurs aisément sa sagesse personnifiée : "quand on avait fait la Croix de Belledonne en plein hiver avec un jean et des baskets, c'était quand même un peu limite". cf. d'ailleurs en fin de page le droit de réponse pour Marc suite à ce commentaire.
Premier jour
Au départ, nous devions partir un jeudi soir pour profiter d'un week-end prolongé (je ne l'ai pas encore précisé mais nous sommes en région parisienne) mais Nicolas nous annonce la veille avec sa bonhommie habituelle "je suis à Londres aujourd'hui donc je devrais rentrer vers minuit, pas de problème : on décolle juste après..." Nous voici lancés sur cette sympathique A6 à 2h du matin avec un timing finalement impeccable : arrivée au col du Rousset peu avant 9h du matin après s'être extasiés comme des enfants en arrivant sur le plateau du Vercors "oh la neige !".
Le départ est bien sûr joyeux : le temps est beau, on commence par mettre les raquettes - pour les enlever 20m après car

vraiment, il n'y a pas assez de neige... Ce sera d'ailleurs l'inconvénient de la saison : alternance de passages sur les crètes de la montagne de Beure sans neige et passages en forêt avec de la neige jusqu'aux genoux. Après une bataille de boules de neige entre les plus dissipés, nous continuons par une sieste sur la crète car il faut bien reperdre le temps gagné pendant le trajet de la nuit...

A ma grande surprise, ce n'est donc que peu avant la nuit que l'on arrive au refuge de Pré Peyret (mais il est vrai que je n'avais randonné sur les Hauts Plateaux que l'été : nous avions alors le temps de partir de Corrençon, de suivre toutes les crètes jusqu'au Veymont puis de bifurquer jusqu'à la cabane de Châtillon et de revenir à Corrençon alors que là, il fait nuit à 5h !).
Le refuge était désert et après que Franck nous ait mitonné de l'aligot, en route pour la nuit.

Elle fut relativement mauvaise pour moi car j'étais au bord de la planche et je n'avais qu'un stress : que Nicolas me pousse par terre en bougeant. Heureusement, il n'en fut rien et après les préparatifs, en route pour une nouvelle journée.
Deuxième jour
Partant de Pré Peyret, nous avons remonté le magnifique vallon de la Queyrie puis nous avons gravi le Grand Veymont dont le sentier d'accès par le sud était presque intégralement fondu. En basculant sur la crète en revanche, un vent glacial nous transperçait.


Nous ne nous sommes donc pas trop attardés au sommet et en redescendant, nous avons bien profité d'un groupe de bouquetins qui semblaient bien apprécier de prendre le soleil.


Au pas de Chattons, nous avons bifurqué vers la Grande Cabane pour varier le parcours. De retour à Pré Peyret le soir, un petit groupe de jeunes grenoblois arriva peu après pour passer le week end sur le plateau et grimper au Veymont le lendemain. J'espère que nous ne les avons pas trop inquiétés car si Franck avait son réchaud à essence tout neuf, il ne l'avait essayé que brièvement sur son balcon avant de partir et le fonctionnement était encore un peu incertain "hé Franck, il est pas éteint le réchaud, il continue à vaporiser de l'essence !" "mais non, je pense que c'est bon" "mais regarde toute l'essence qui fout le camp !".
Si nos jeunes grenoblois s'étaient ainsi extasiés au début sur l'avantage par rapport à leur réchaud à gaz, on sentait un peu moins d'enthousiasme une fois que le refuge était plongé dans une délicieuse odeur de super sans plomb 95.
Troisième jour
Il avait en fait pas mal neigé pendant la nuit donc au matin, nos grenoblois n'espéraient plus trop faire le Veymont et en tout cas pour nous, il fallait rentrer. Là j'ai commis une grosse erreur sur le guidage : plutôt que de rentrer à nouveau par les crètes de la montagne de Beure, j'ai conseillé de passer par les chalets des ours puis de suivre un bout de route entre le parking des pistes de ski et le col du Rousset.
Et là, 2ème grosse erreur : la route, ce n'est pas trop sympa pour des parisiens en manque de nature et en retard pour rentrer donc j'ai suggéré un beau "raccourci" sur la carte, le Pra Pourri (j'aurais du me méfier avec un nom pareil !), pour rejoindre plus vite la station. Sur la carte, il y a un beau chemin qui le traverse mais en fait, il y avait des bifurcations tous les 15m. Résultat : nous nous sommes bien paumés dans la forêt avec plein de neige lourde et humide qui a achevé de tremper mes chaussures et Marc tombait presque d'inanition quand nous avons pu rejoindre la station, au point de manger sans attendre un sandwich entre 2 voitures alors que nous n'étions plus qu'à 20m de la crèperie où le voyage se terminait !
Cédric, je voudrais que tu me permettes un droit de rectification aux erreurs grossières qui apparaissent sur ton site et qui travestissent nos faces de pochtron en montagnards avinés... Sans parler ce ces traits de caractère taillés à la serpe, un peu comme mon profil ou celui de Franck... (excuse camarade).
Ensuite nous présenter en tant qu'expert comptables est dégradant ... surtout quand tu penses avec quel mal et infinie patience on a tout fait
pour s'en sortir (les AA ne s'en remettent pas), à l'exception évidemment de Nicolas qui dès qu'on a eu le dos tourné a replongé (il y en a toujours un qui cherche à se faire remarquer !)
Une autre petite remarque afin de faire progresser ton site vers l'excellence que tu tutoies : tu ne dis pas qui est qui !
L'idée même qu'un internaute qui ne me connais ni d'Eve la pauvrette, et encore moins d'Adam, puisse me confondre avec la grande brute rustaude ou le lutin des neiges à barbe fleurie me bouleverse le tréfonds (comme aurait dit le Nicolas des montagnes)
Enfin, ce pillage pur et simple des seuls traits d'humour que j'aurais réussi à sortir de mon cortex mou de toute ma vie appelle à un droit de
copyright que je souhaite faire valoir (pour mes héritiers) !
Tu m'excuseras Cédric pour cet accès de franchise mais j'ai bien vu comment nos veules camarades à l'idée de passer dans la lucarne et de s'offrir en pâture à des MILLIONS d'internautes se sont empressés de te léchouiller le citron au mépris du plus élémentaire sens critique.
J'espère que tu prendras en compte mes remarques pour t'élever dans l'olympe des sites internets les plus visités ...