Vercors - 13 au 16 mai 2004
col du Rousset - Pré Peyret - vallon de la Queyrie - Montaveilla - jasse de Peyre Rouge - Quatre chemins - Glandasse - Dôme - Pré Peyret - col du Rousset
Cette randonnée m'aura appris quelque chose : je deviens vieux ! C'est la première fois que la machine n'a pas tenu en faisant du sport !
Premier jour
Jeudi matin, lever à 4h45 et arrivée au col du Rousset un peu avant 13h. Le temps était complètement poisseux (champ de vision d'environ 10m) donc nous avons mangé dans la voiture et nous sommes partis au guidage GPS. En arrivant sur la crête de la montagne de Beure, le temps est devenu absolument épouvantable.
Nous avons traversé toute la crête de la montagne de Beure avec un brouillard encore plus épais, qui a vite fini par nous tremper complètement et surtout un vent du nord absolument terrible qui nous poussait sur le mauvais côté de la crête (mais bon rassurez vous : nous n'étions quand même vraiment pas en péril de mort !). Nous avions toutes nos protections mais c'était juste : les gants étaient trempés et le vent glacial faisait givrer l'eau dessus ! De même, le passage des névés nombreux était un peu problématique : il ne valait mieux pas perdre le sentier sur la crête !
Après le pas des Econdus, le sentier était un peu plus bas et c'était mieux : brouillard toujours mais moins d'humidité et surtout de vent. Devant la tournure, nous nous sommes rabattus sur la cabane de Pré Peyret plutôt qu'un bivouac ; cela nous a permis d'étendre un peu les vêtements trempés et d'être surtout plus au confort pour manger.


La nuit fut quand même dure : j'étais absolument gelé dans mon sac de couchage et j'ai vraiment très mal dormi (il est vrai qu'il était "confort +7°C" donc à la mi-mai et avec une météo annoncée "beau temps" avant de partir, je ne m'attendais pas à ça). Toute chose a cependant son bon côté et si je n'ai pas beaucoup dormi, j'ai pu entendre ainsi un mulot ou souris qui avait dû se glisser dans le sac d'Hervé et qui voulait évidemment manger nos provisions (on commence à avoir l'habitude de ce genre d'agression inqualifiable). Après avoir dû réveiller Hervé pour prendre sa lampe (la mienne ne marchait pas comme d'habitude), une inspection minutieuse des sacs ne nous a pas permis de trouver l'auteur du délit mais seuls quelques paquets de biscuits que nous avions en grand nombre avaient été rognés : pas dramatique. J'en ai tiré une ferme conclusion : la prochaine fois j'aurai une lampe qui fonctionne bien !
Deuxième jour
Le lendemain vendredi, le temps était meilleur : toujours du brouillard mais on sentait le soleil prêt à percer et il faisait un peu moins froid. Nous avons donc remonté le vallon de la Queyrie jusqu'en haut du Montaveilla où nous avons pris le repas de midi (oui, c'est vrai que nous avons mis le temps mais il fallait compter avec Hervé qui à mis 2h pour faire 2 photos dans les carrières romaines). Il faisait alors plutôt beau avec une mer de nuages assez spectaculaire devant le mont Aiguille.

Nous sommes alors redescendus vers le pas de la Selle et nous avons pris un chemin redescendant vers la jasse de Peyre Rouge : c'était assez perdu et sauvage.

Nous avons ensuite continué en direction de la bergerie des 4 chemins - Jasneuf puis nous sommes arrivés à la fontaine des Bachassons (encore une !), un peu au nord de notre sentier de montée au Glandasse. Nous avons trouvé un beau petit endroit de bivouac (Hervé y a montré qu'il était devenu un vrai spécialiste pour faire mijoter 3 mn les soupes)

et en route pour la nuit. J'ai encore été bien gelé ! Je me suis quand même endormi le matin jusqu'à ce qu'un animal me réveille : il faisait un fort "ha ha ha" qui ressemblait un peu à un son de brâme de cerf (bien que ce ne soit pas du tout la période !) : très guttural. Le lever de soleil ne devait pas être loin donc je l'ai précédé en laissant Hervé dormir encore un peu. Il faisait encore bien froid : toute la végétation portait trace de gelée.

Troisième jour
Ce lendemain samedi, nous avons donc attaqué le Glandasse par un temps enfin beau et tout bleu : de notre bivouac à son pied par un petit chemin peu évident mais magnifique puis la montée a commencé, bien raide et cassante comme au Grand Veymont.

Une fois sur la crête du Glandasse, nous avons été acceuillis par un chamois peu farouche

puis nous avons suivi tout le GR (long mais vraiment magnifique et très sauvage)

jusqu'au Pie Ferré, notre objectif du jour.

Le beau soleil du matin ayant fait place petit à petit à des nuages menaçants, nous ne nous sommes pas attardés et nous avons rebroussé chemin, sur les nombreux névés. Peu avant de redescendre de la crête, nous avons été un peu arrosés par une averse de grêle et contrairement à ce que nous avions prévu, nous ne sommes pas retournés à notre bivouac de la veille mais nous sommes retournés à Pré Peyret pour bénéficier de la cabane en cas de besoin. A la descente du Glandasse, j'ai laissé Hervé descendre méticuleusement les passages plus délicats pendant que je descendais en bondissant ; j'ai pu ainsi l'attendre 10 mn au soleil en bas mais en fait, je l'ai payé cher par la suite car je pense que c'est là que je me suis fait mal au genou. J'avais également éventuellement en projet d'aller jeter un coup d'oeil à une vire à proximité qui était décrite dans le dernier best-seller de Pascal Sombardier que j'avais lu plusieurs fois avec attention mais finalement, nous n'avons pas eu le temps d'aller voir. C'était dur à la fin (près de 20 kms et 1100m de dénivelée le tout bien chargés) ; en plus, toute la journée le temps avait été incertain : tantôt très chaud quand le soleil donnait puis très froid quand il y avait un nuage et le vent du nord. Nous avons fini par y arriver après être tombés nez à nez avec un chamois à la tête du Pison et là surprise : la cabane était bondée et il y avait des tentes à côté. Pas de problème cependant, le temps s'était bien redégagé donc nous avons bivouaqué à 100m de la fontaine des endettés, en mangeant vite car nous étions vidés et le froid tombait vite (près de 20h). Nous avons vu plusieurs personnes arriver à la cabane et devoir rebrousser chemin devant l'affluence.
Pour la nuit, je m'étais paré : un tshirt, un polo manches longues et une polaire sur le buste ; un collant et une veste fermée autour des jambes pour le bas. La seule difficulté restait l'oreiller : tous mes habits étaient utilisés alors Hervé m'a prêté une de ses vestes et j'ai pu ainsi faire une bonne nuit.
Quatrième jour


Après un réveil tranquille, nous sommes donc repartis vers le col du Rousset : le temps était vraiment beau et semblait enfin vouloir le rester.
Hervé a pu profiter du beau paysage qu'il n'avait pas vu à l'aller et nous avons croisé un garde du parc (le-métier que-j'aurais-dû-faire-si-j'aurais-su quand j'étais plus jeune !) un peu avant d'arriver au pas des Econdus, il s'est intéressé à la fréquentation de pré Peyret puis nous avons continué la crête. En arrivant au but Sapiau, j'ai été pris d'un violent mal au genou qui ne m'a plus lâché ensuite : la fin fut donc un peu laborieuse ...
Nous sommes repartis du col du Rousset un peu avant midi et nous sommes rentrés un peu avant 7h le soir.