Vercors septembre 2007
En cet automne j'ai pu partir une semaine chez mes parents à Villard-de-Lans pour faire un vieux rêve : escalader le Mont Aiguille dans le Trièves.
* Lundi 17, le temps était correct et la météo annonçait une dégradation pour la suite donc nous avons commencé par une belle et grande randonnée : monter au Pas de la Balme depuis Corrençon puis suivre la crête du Vercors jusqu'à la Tête des Chaudières et le long des crêtes de la Balme avant de redescendre par la clairière du Grand Pot.
La montée fut assez rude ce qui valut un certain nombre de "c'est la dernière fois que je le fais" de la part de Maman. Je découvrais l'endroit pour ma part et le Pas de la Balme est spectaculaire en effet, avec une belle vire et offrant un beau panorama sur toute la crête du Vercors qui fait une bifurcation vers la Grande Moucherolle à cet endroit. Nous avons pu regarder un moment des tichodromes échelette le long des falaises, ainsi que plusieurs bouquetins.
Arrivés au Grand Pot peu avant la tombée de la nuit, nous avons dîné dans la cabane puis nous avons entamé la descente vers Carette, à la frontale car la nuit tombait bien. Peu avant Carette, j'ai aperçu le ciel côté Royans qui s'illuminait un bref instant et j'ai compris qu'un orage arrivait... Nous avons pressé le pas et sommes arrivés à la cabane de Carette sous les premières gouttes. Nous y avons attendu près d'une heure que l'orage passe en se reposant dans la cabane qui est propre. Mais l'orage ne passait pas et j'avais mon coup de fil du soir à passer à Geneviève donc nous avons du quitter l'abri confortable de la cabane où j'aurais bien passé la nuit pour repartir vers Corrençon. Il pleuvait de façon impressionnante bien sûr, avec des éclairs réguliers qui illuminaient alors le sentier comme en plein jour. Nous avons fini par arriver au parking vers 23h, passablement trempés et rafraîchis !
Nous arrivons au Pas de la Balme : ouf !

Une belle vire permet de rejoindre le balcon est.



Pique-nique au "mur des sarrasins".

Puis on continue vers la Tête des Chaudières et les crêtes de la Balme.


Quelques bouquetins s'affairent sur le versant est de la crête.


Il y avait encore quelques tichodromes échelette : petit oiseau gris avec un plumage magnifique rouge qui vole en papillonnant dans les falaises.


Puis, passé le Pas Ernadant, nous redescendons vers le Grand Pot.

Et nous y dînons, dans une belle petite cabane...

Enfin, la descente se poursuit à la frontale vers Carette : vous m'excuserez de ne pas avoir pris de photos de l'orage...

* Mardi 18, le temps est resté très médiocre toute la journée et nous n'avons rien fait.
* Mercredi 19, la météo annonçait un temps couvert sur les préalpes mais beau sur l'Oisans donc nous y sommes partis. J'avais bien envie de refaire un tour sur le plateau Emparis qui est marquant avec ses steppes désolées en face de la Meije. Nous avons commencé en tout début d'après midi du Chazelet puis nous avons suivi le sentier jusqu'aux lacs Lérié et Noir, magnifiques d'autant plus avec ce temps ! Nous sommes rentrés à la voiture alors que le soleil se couchait ce qui a offert de belles teintes rosées à la Meije. Le soir Papa nous a offert un bon petit repas dans une pizzeria à Bourg d'Oisans.
Au départ du Chazelet, nous sommes dominés par le Pic du Mas de la Grave que nous avions fait avec Hervé en 2004, et le Pic est déjà saupoudré des premières neiges : un vent très froid va rester toute la journée.

Puis nous montons tranquillement sur le plateau Emparis, qui est dominé par la Meije et le Rateau, resplendissants avec ce ciel magnifique.




Nous arrivons enfin aux deux beaux lacs sur le haut du plateau (ici le lac Lerié).

Il reste encore quelques belles Edelweiss !


Au retour, le soir tombe vite ainsi que les ombres sur cette steppe !

Nous terminons avec les derniers rayons de soleil qui illuminent la Meije : spectacle inoubliable !

* Jeudi 20, direction le col du Rousset où je souhaitais faire la via ferrata de Chironne. Je l'ai trouvée nettement plus difficile que celle du col des Aravis et du coup ... moins sympathique ! Elle offre une ambiance verticale sympa mais comporte une longue section avec des surplombs moins agréables... Au final, nous nous sommes retrouvés en haut du But de Nève d'où nous sommes redescendus au col du Rousset dans l'espoir de regarder les vautours mais nous n'en avons pas vu ce soir là.
Papa et Maman avancent vers le chemin taillé de Chironne pendant que je monte dans la via ferrata : mon point de vue...

... et leur point de vue !


Le plus dur est fait : encore quelques échelons pour sortir sur le haut.

Et voilà : il ne reste plus alors qu'à monter au But de Nève pour retrouver les parents, tout en profitant de la belle vue sur le Diois.

Une colchique d'automne (sauf erreur...).

En montant, on voit bien la falaise où se déploie la via ferrata.

On se retrouve en haut du But de Nève : magnifique panorama sur tout le Vercors !

La descente est un peu fastidieuse pour Maman qui ne doit surtout pas retomber avec son doigt cassé...


Il n'y avait pas de vautours au col du Rousset : il ne reste plus qu'à rentrer !

* Vendredi 21, je suis parti à 5h30 pour monter au Pas de la Balme pour le lever de soleil avec Guillaume Laget, un photographe randonneur de la région qui fait régulièrement des sorties de ce type. Cette fois les conditions étaient exceptionnelles en effet : pas de voile nuageux mais juste quelques bancs de brume pour mettre une belle ambiance. En rentrant (vers 10h du matin) nous sommes partis pour faire un peu de tourisme et un poil de rando dans le Dévoluy, à la Jarjatte en direction du col des Aiguilles. Puis le soir nous sommes arrivés à l'hôtel "au gai soleil du Mont Aiguille", où nous avons pris un très bon repas avant de se coucher pour être en forme le lendemain...
En montant au Pas de la Balme au petit matin, le fond du plateau de Villard est dans la brume.


Les lueurs de l'aube détachent le Roc Cornafion et les arêtes du Gerbier.

Nous sommes au Pas de la Balme, le soleil ne va pas tarder à se lever du côté de la Meije !


Les premiers rayons du soleil illuminent le Grand Veymont...



Les lueurs chaudes illuminent la vire, pendant que Guillaume jongle avec ses appareils.



Le versant est du Vercors et le Dévoluy au fond.




Puis promenade à La Jarjatte, au pied du col des Aiguilles : cirque entouré de falaises et pointes rocheuses étonnamment sculptées !



* Samedi 22, c'était le grand jour et j'ai retrouvé mon guide Sylvain Maurin à 7h pour enfin monter sur ce Mont Aiguille autour duquel je randonne et je tourne depuis plus de quinze ans... Après une approche plutôt sympa par le col de l'Aupet nous avons commencé la voie "du Pilier sud", ouverte par Serge Coupé en 1951. Les premières longueurs mettent en jambe avant que le milieu de la face ne devienne plus raide, pour (presque) finir avec un méchant surplomb avant de terminer dans des entonnoirs de rocaille. Le plateau sommital est magnifique avec une belle vue originale sur le Vercors. Nous avons commencé la descente, que j'ai trouvé plus impressionnante que la montée et je recommanderais donc aux amateurs éventuels de ne pas prendre tout ça à la légère : j'étais bien content d'avoir un guide pour m'assurer dans tous ces passages !
La voie du pilier sud : sur la droite de la partie éclairée.

Au pied de la voie : il fallait être aventureux pour aller ouvrir des voies là-dedans (Serge Coupé dans les années 60) car le cheminement ne paraît pas flagrant !

Ca commence à se raidir vers la troisième longueur...

... et les marches se réduisent aussi !

Au relais, de quoi souffler un peu !

Là on ne rigole plus, au-dessus de 150m de vide en plein sur le pilier : il faut vérifier que les prises tiennent !

Nous sommes presque en haut, le bout d'une vire finit en promontoire d'où l'on aperçoit la face sud du Mont Aiguille, particulièrement impressionnante ! Heureusement que l'on arrive car un surplomb m'a achevé à l'avant-dernière longueur difficile...

La pelouse sommitale, pas vraiment plate, où un pilote des années 50 a posé plusieurs fois son avion...



Au sommet, pour un pique-nique sympa avec Sylvain (et pas avec de la gnôle car la descente reste à faire) !

La descente justement : certainement pas la plus mince affaire de la journée ! Cela consiste à désescalader les 2/3 de la voie par des cheminées patinées avec pas mal de graviers (voire quelques pavés qui volent avec le monde !) partout... L'assurage n'y a rien d'évident.

On finit presque avec un beau rappel de 40m qui termine au fond d'une faille où résonnent quelques "ATTENTION PIERRE" puis un gros boum, lancés par des cordées qui grimpent à côté !



* Dimanche 23, j'ai retrouvé Hervé à Annecy et nous avons fait une rando dans les Aravis. Elle offrait une jolie crête herbeuse entre les Aravis et le Bargy et puis c'était bien sympa de randonner avec Hervé comme au bon vieux temps ! Voilà qui a donc permis de terminer la semaine en beauté avant de rentrer lundi, avec la pluie qui arrivait de l'ouest...
Dès le départ du col de la Colombière : une belle vue sur la chaîne du Bargy et le Pic du Jallouvre.


Le col de la Colombière justement (vu de la Pointe de la Botte) : un bien bel endroit si vous souhaitez passer une belle journée tranquille, perdu dans la montagne...

Puis nous suivons une jolie crête de la Tête d'Aufferrand à la Pointe des Deux Heures, entre le Bargy et les Aravis. La Pointe Percée se distingue dans le fond, enserrée par la brume.



Nous terminons par un petit bois qui paraît bien tranquille en cette belle journée qui sent l'automne, mais où finalement nous débusquons deux chasseurs à l'affut avec des fusils à lunette et qui attendent d'éventuels chevreuils que leur chien traque...

